La pyramide des sports

 

En bas, tout en bas de la Grande Pyramide, se trouvent les « sports » dits mécaniques: formule 1, rallyes, moto, quad, motonautisme, scooter des mers… Toutes ces activités qui revendiquent le beau nom de sport, mais ne sont en fait que prétexte au déchainement de la puissance motorisée. Ces soi-disant sports sont en fait l’antithèse même du sport: la puissance des moteurs et le savoir-faire dévoyé de nos ingénieurs se substituent à la faiblesse des corps et des esprits de ceux qui les pratiquent. Ils sont en bas, tout en bas, car non content de nier la valeur de l’effort et de l’esprit humain, leurs pratiquants souillent notre environnement, gaspillent nos ressources naturelles et nous cassent les oreilles. La taille de leurs engins, substituts phalliques trop évidents, n’est que proportionnelle à leur égo et à leur arrogance: démesurés. Aussi ces pseudo-sports n’ont-ils droit qu’à notre mépris, et c’est sans regret que nous constatons leur éradication progressive de notre pays.

Au dessus dans la grande pyramide, au dessus de la ligne qui délimite le côté obscur des sports mécaniques, viennent les Loisirs. Activités peu exigeantes mais sympathiques, pratiquées par tout un chacun, populaires (la pétanque, la marche…) ou plus élitistes (le golf, la voile, le ski…), et qui ont au moins le mérite de ne pas se prendre pour plus que ce qu’elles sont. Le pratiquant, s’il a gardé un minimum de sens commun, y renonce à toute notion de performance ou de dépassement, et cherche avant tout à s’aérer la tête et, surtout, à entretenir le lien social. Leur facilité d’accès les rend immensément populaire dans la pratique, si ce n’est dans les médias, puisque leur spectacle n’offre rien de vraiment exaltant. Bien sûr, quelques dérives élitistes apparaissent ici et là, mais enfin, personne n’a jamais pris sérieusement un golfeur ou un voileux pour un sportif de haut niveau malgré ce que la presse populaire voudrait nous faire accroire.

Au dessus des Loisirs viennent les Jeux: football, basket, rugby, tennis… Avec les Jeux, on peut commencer à réellement utiliser le mot de Sport, car la notion d’effort commence ici à apparaître – même si cela n’a bien sûr rien à voir avec un vrai sport d’un point de vue cardiovasculaire. Le plus souvent, le fait d’être à plusieurs sur une balle limite forcément la continuité de l’implication physique, et à la moindre défaillance, un remplaçant tout frais accourt. Un bon footballeur courre une 10aine de km par match, ce qui est évidemment ridicule. De par leur caractère ludique, les Jeux constituent naturellement la catégorie de sports la plus populaires en terme d’audience, puisqu’ils sont plaisants à regarder, même pour l’ignorant de la chose sportive. Cependant, c’est paradoxalement cette popularité même qui fait bien souvent leur perte, car qui dit popularité dit argent, et l’argent corrompt le sport. Le football en est l’illustration la plus caricaturale, avec une instance mondiale (la FIFA) complètement discréditée et ouvertement corrompue, une instance nationale (la FFF) sans gouvernance ni contrôle, des supporters racistes et violents, et des athlètes multimillionnaires qui se comportent en enfants gâtés, plus attirés par l’argent facile que par le goût de l’effort. Quelle pitoyable modèle on donne à la jeunesse, en payant par millions ces sous-athlètes? Ils s’entraînent moitié moins qu’un nageur départemental, et n’arriveraient pas à la cheville d’un honnête coureur régional d’un point de vue physiologique. Et tout ça parce qu’ils sont simplement dotés d’une bonne grosse dose de roublardise et pas trop maladroit du bout de leurs pieds… Heureusement, la baisse continue du nombre de licenciés nous laisse espérer qu’enfin les français ont pris la mesure de l’impasse humaine et sportive que constitue le football, et se tourne vers des pratiques plus nobles.

Au dessus de la vaste cohorte des Jeux se trouvent les vrais, les Grands Sports: vélo, ski-alpinisme, natation, course à pied, trail, aviron… Les Grands Sports se distinguent des Jeux en ce que l’effort est l’essence même de leur pratique, et non l’amusement, le divertissement, ou la volonté de dominer l’autre. L’amateur de Grand Sport aime l’effort, et la souffrance qui lui est nécessairement associée, et tire plaisir de cette souffrance – phénomène qui ne nécessite d’ailleurs pas d’aller explorer les méandres d’un inconscient masochiste, puisqu’il est aujourd’hui parfaitement expliqué par des mécanismes hormonaux élémentaires. Le Grand Sportif est dur à la tâche, et recherche son propre dépassement avant celui des autres. A un certain niveau, la pratique des Grands Sports exige un entraînement constant et acharné. La pratique d’un Grand Sport à haut niveau exige un mental d’acier, un caractère trempé, le renoncement à toute facilité, voire parfois même à la sociabilité, un style et une hygiène de vie qui condamnent tout écart. Les exploits des Grands Sportifs restent à jamais gravés dans nos mémoires, car quand ils ont réussi, c’est qu’ils ont touché les limites de l’Humain.

Cependant, si l’exigence des Grands Sports est sans pareil pour forger une force mentale et physique inoxydable, force est de reconnaître que leur substance est probablement trop mono-dimensionnelle pour prétendre atteindre à l’Idéal. La répétition insensée d’un effort identique, toujours répété, l’extrême dureté de l’entraînement et des épreuves, et les enjeux financiers parfois importants augmentent la tentation du recours aux pratiques médicales proscrites, obligeant ceux qui ont succombé à trouver leur rédemption dans la souffrance et l’abnégation. Ainsi, le signe paradoxal de reconnaissance des vrais, des grands sports, est-il la prévalence du dopage, en ce qu’il révèle que leur niveau d’exigence est tel que la réussite impose le dépassement des limites de l’Humain. En outre, la spécificité bio-mécanique des Grands Sports fait de leurs pratiquants les plus assidus de parfaits athlètes univalents, excellant dans leur discipline, mais inadaptées en dehors, et donc peu aptes à servir de modèle pour l’édification de la jeunesse. Qui rêve d’avoir la carrure d’un Gebresellasie? Ou les bras d’un Schleck ou d’un Contador? Quel serait le ridicule d’un Alain Bernard en course à pied? Ne pouvant prétendre à l’Idéal, les Vrais Sports ne sauraient occuper le sommet de notre pyramide.

Ils y sont donc surmontés par le Triathlon, synthèse idéale, trinité dont la perfection tend vers le divin, et dont les trois disciplines consubstantielles épousent parfaitement les trois cotés du triangle sacré formant le sommet de la Grande Pyramide. Car si à l’image des Vrais Sports, le Triathlon forge de par son exigence un mental d’acier pour ses pratiquants les plus aguerris, il est également le seul sport qui réussit à réconcilier et synthétiser les exigences et idiosyncrasies antagonistes des trois Vrais Sports majeurs, nous faisant tendre vers le modèle de l’Athlète Idéal, celui de l’Honnête homme, idéal de modération et d’équilibre dans l’usage de toutes ses facultés, aux proportions harmonieuses et exemptes d’excès. Ultime satisfaction, l’exigence extrême de ce sport garantit sa relative confidentialité, ce qui le sauve, en éloignant irrémédiablement le spectre de l’argent facile, et en garantissant une pratique noble et désintéressée, pour le pur goût de l’effort, et dans le mépris des valeurs matérielles inhérentes à ce siècle.

28 réflexions sur « La pyramide des sports »

  1. ivan

    j’ignorais jusqu’à ce soir l’existence de ce denier article sportif. On atteint là le summum de ton art, un mélange d’érudition analytique, de mauvaise foi totale et d’humour pince sans rire.
    Olivier, va avec les régatiers de la coupe de l’américa. Essaie d’embraquer l’écoute de grand voile aussi vite qu’eux, d’étouffer un spi aussi habilement… tu verras si ce ne sont pas des sportifs.
    Sans parler des solitaires, qui allient endurance, tactique et sens marin.
    Demande à ceux qui ont affronté, seuls, les quarantièmes rugissants, à donf en permanence, au risque permanent de tout planter, s’il s’agissait là d’un loisir sympathique et convivial!!!

    Répondre
  2. Thomas

    Sauf erreur de ma part, le vélo est un sport mécanique!
    Vaste débat … le sport c’est brûler des calories?

    Répondre
    1. Silber Auteur de l’article

      Ne nous méprenons pas.

      Sombrent dans l’Abysse de la Nuisance les « Sports » Mécaniques, pour lesquelles l’énergie propulsive est fournie par un moteur: auto, moto, jet ski,avion…

      Par contre, il existe des sports comprenant une composante mécanique, tel que le vélo, mais pour lesquels l’énergie motrice est fournie par l’Homme. Ces Sports peuvent alors parfois prétendre au statut de Grand Sport.

      Répondre
  3. silverol Auteur de l’article

    @Thomas: il n’y a pas de débat possible, le sport c’est brûler des calories. C’est même la seule définition possible.

    Toute autre définition conduirait à considérer la lecture, les échecs, la sieste… comme des sports. Et donc: plus on brûle des calories, plus on pratique un vrai sport.

    Répondre
    1. ywane

      En effet les echecs sont classe dans les sport. il s avere que pour bien jouer il est necessaire d etre bien repose et en pleine possession de ses moyens. le cerveau brule beaucoups de calories!!!!

      Répondre
  4. Seb

    Très très très TRES bon. Premier, second ou troisième degré ça passe aussi bien. Et y’ une très belle vue du sommet de la pyramide.

    Répondre
  5. busteraph

    Belle plume, beau plaidoyer pour le triathlon, même si complètement partial et malgré des arguments douteux sur les pratiques dopantes.

    Répondre
  6. GEEK MOUNTAIN

    Et au dessus du triathlon se trouve la méthode naturelle, courir et nager oui, mais grimper, sauter, s’équilibrer, se défendre ? Le tri athlète fait pale figure face à l’ homme complet …

    Répondre
  7. admin Auteur de l’article

    Vu les réactions très violentes (en dehors de ce blog) que j’ai eues suite à cet article, on se dit que l’on a touché quelque chose qui titille…

    Ça vaut donc le coup de creuser un peu le sujet et d’aller au fond des choses.

    Pourquoi des réactions si violentes? Parce que l’on remet en question le mythe inébranlable de l’égalité absolue de tous les sports. Tous les médias, tous les hommes politiques, tous les équipementiers le disent et nous le répètent tous les jours: tous les sports sont égaux, tous les sportifs appartiennent à « la grande famille du sport »… car évidemment, aucun acteur public ne peut risquer de se mettre à dos les nombreux amateurs de pêche à la ligne ou de pétanque, ou de prendre parti pour tel sport plutôt qu’un autre (à l’exception de l’Equipe qui a osé se foutre de la gueule du badminton – OK, c’est pas le foot). Et le décompte quotidien et absurde des médailles olympique est là chaque jour pour bien nous enfoncer dans la tête que la médaille du tir à la carabine à 10m vaut autant que la médaille du 10 000m, que la médaille du curling a tout autant de valeur que la médaille du marathon ou du 100m NL. Et c’est comme ça que dans la même veine on introduit en sport au baccalauréat une option golf ou pêche à la ligne (authentique!).

    Et pourtant, confusément, quelque chose au fond de nous se révolte, et se dit: non, ce n’est pas vraiment pareil. IL Y A une différence entre les sports. La valeur athlétique et sportive d’un champion de marathon n’est pas tout à fait la même que celle d’un champion de fléchettes, ou de pétanque, ou de tir à la carabine à 10m. Mais on n’ose pas le dire. Car ça va à l’encontre du grand dogme de l’égalité des sports. C’est clivant, provocateur.

    Et s’il ya vait pourtant un fond de vrai dans tout ça?

    Si on creuse un peu, on peut se demander: mais d’où vient cette différence? Qu’est ce qui fait la différence fondamentale entre une activité sportive et non sportive? Qu’est ce qui pourrait quantifier le degré de sportivité d’une activité donnée?

    La réponse n’est pas simple. Les définitions communément admises ne sont pas vraiment satisfaisantes. Par exemple Wikipédia: « Le sport est un ensemble d’exercices, le plus souvent physiques, se pratiquant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions ». Ça veut dire que le sudoku ou les mots croisés sont du sport? Ça veut dire que jouer à la marelle c’est faire du sport? Ça veut dire que jouer du piano c’est du sport? Ça veut dire que courir c’est pas du sport (car pas un « jeu »)?

    Donc soit on admet que finalement n’importe quelle activité humaine est du sport: les échecs, le scrabble, le lancer de fléchette, traire les vaches, conduire sa voiture… et on plonge dans le relativisme béat, le politiquement correct, le gloubi-boulga intellectuel et le prêchi-prêcha moralisateur… soit on cherche ce qui peut bien faire le critère, la spécificité du sport.

    Or ce critère, ça ne peut pas être la sélectivité (c’est plus dur de rentrer à la Star Ac que de faire les championnats de France de Triathlon),ou la difficulté (c’est plus dur d’être un champion de sudoku que de finir un Ironman), ou la concentration (il faut plus de concentration pour jouer un concerto de Mozart que courir un 10000m), ou l’adresse (il faut plus d’adresse pour jongler que pour faire du vélo)… après y avoir longuement réfléchi, je trouve que ce qui discrimine simplement le Sport du non-Sport, c’est tout simplement les calories brulées, la puissance dissipée. Plus on brûle des calories, plus on est dans le sport, moins on en brûle, plus on s’en éloigne.

    Évidemment, chacun va avoir sa propre définition du sport (ce qui ne facilite pas les dialogue), mais pour moi, il ne peut pas y avoir de vrai sport sans un minimum de calories brûlées. On a écrit des livres entiers et des dissertations philosophiques sur le sujet avec des définitions très alambiquées, mais si on veut un critère simple, discriminant, compréhensible par tous, c’est ça que je retiens.

    C’est le seul critère simple et discriminant différenciant le Sport du non-Sport. Et on peut bien entendu utiliser ce critère pour quelque part tracer la frontière, ô combien floue entre sport et non sport, voire même pour attribuer un degré de sportivité à une activité donnée. Courir c’est plus sportif que jouer au golf. Nager c’est plus sportif que faire de la pétanque…

    Ce n’est pas que le sudoku, la pêche à la ligne, la pétanque, les fléchettes, le tir à la carabine… soient des activités méprisables, ou faciles, ou inutiles, ou moins rentables, ou moins populaires, ou qui n’exigent pas de la concentration, de la précision, du sang froid ou de l’entraînement, ce n’est pas qu’y accéder à l’élite soit simple – mais on ne peut simplement pas vraiment appeler ça des sports.

    En tout cas c’est mon avis et je le partage.

    Et parmi tous ceux qui s’indignent de cette position, je n’ai vu ici personne présenter une définition à la fois simple et satisfaisante du sport.

    Dis brutalement comme ça, évidemment que ça choque, et mon article est à dessein (un peu plus que légèrement) provocateur – mais je pense qu’il recèle quand même une part profonde de vérité – même si cette vérité est indicible et même inaudible pour le commun des mortels endoctriné par le politiquement correct des médias tout puissants.

    Répondre
  8. Franck

    en un mot comme en cent ! je suis à 100 % d’accord avec toi et ton analyse pragmatique de ce qu’est le sport en général ! Bravo

    Répondre
  9. Gérard

    Voilà une approche bien coubertinienne, le regretté baron définissant le sport comme « le culte volontaire et habituel de l’exercice musculaire intensif… ». Alors tous en justaucorps pour une bonne suée ?

    Il suffit de se rappeler que Coubertin a été très influencé par la culture anglo-saxonne. Aussi je préfère retourner à la racine du mot sport, le vieux français « desport » qui désigne un « plaisir physique ou de l’esprit » (source wikipedia). Pourquoi est-ce que nos petites cellules grises n’auraient pas droit à leurs activités sportives cérébrales, les échecs par exemple, dont je note en passant qu’ils sont organisés en France au sein d’une Fédération « sportive » ? On pourra me rétorquer que la question a été traitée dans l’excellente revue « Sport et Vie » qui, dans son numéro 63 de novembre/décembre 2000, s’exclamait déjà « Les échecs se prennent pour un sport !». Je répondrais en faisant remarquer que ce numéro 63 consacre son dossier central à un sujet autrement plus important et insuffisamment traité « Comment le sport détériore le transit intestinal ». Et que ceci peut rapidement dégénérer pour deux compétiteurs s’opposant de part et d’autre d’un échiquier dans un espace clos alors qu’une horde lachée en pleine nature a tous les moyens du monde pour résoudre le problème.

    Mais laissons de côté ce problème de transit pour nous intéresser à une classification des activités sportives au cours de l’histoire humaine. Il est admis que notre cerveau a connu depuis la préhistoire une évolution anatomique en parallèle à celle de l’espèce humaine. Et on reste confondu devant l’évidence de la corrélation entre développement cérébral et activité sportive.

    1- On trouve tout d’abord les sports qui font appel à notre cerveau reptilien autrement dit, celui qui assure notre survie, celle de l’individu comme celle de l’espèce. Font donc partie de cette catégorie :
    – la course à pied développée par l’homme préhistorique pour échapper à tous ses prédateurs terrestres
    – la natation imaginée par le même pour échapper aux prédateurs terrestres qui avaient horreur de l’eau et ensuite améliorée pour échapper aux prédateurs marins
    – si on fait un saut dans le temps, la bicyclette a été inventée quasiment en même temps que son prédateur l’automobile ce qui prouve que la nature fait bien les choses. On peut remarquer qu’une branche de la famille des cyclistes a d’ailleurs déserté le bitume pour pratiquer son activité en forêt, se mettant ainsi à l’abri de son prédateur naturel. Elle y rencontre parfois l’espèce homo sapiens ecologicus qui pratique à son encontre la chasse passive mais qui se déplace toujours à pied rendant la prédation peu efficace. On notera que le mécanisme naturel de régulation (un automobiliste écrase un cycliste) a été rendu très difficile par l’application de sanctions diverses à l’égard de l’automobiliste (prison, amende) en conséquence de quoi la population de cyclistes a tendance à augmenter considérablement.

    Je range également dans cette catégorie des activités comme l’alpinisme en prenant pour preuve l’affirmation de Guillaumet (ex-Aéropostale) qui, andiniste certes malgré lui, s’est classé dans la catégorie des sous bêtes.

    2- L’homme préhistorique dès qu’il a voulu attaquer de gros animaux a du se livrer à la chasse en groupe. Il est généralement admis que le langage est apparu dans ce contexte afin de mettre en œuvre des techniques d’approche et avec lui, le développement du néocortex. Or si on remplace le mammouth laineux, par son cuir ou plus précisément par des lambeaux de peaux cousus sous la forme d’une boule, on trouve dans cette deuxième catégorie les sports de balle pratiqués en équipe. Tous ceux qui douteraient que les joueurs de football font appel aux couches basses de leur néocortex se reporteront avec intérêt au numéro de l’Equipe du 17 septembre dans lequel un joueur (appartenant au PSG par-dessus le marché) donne une interview de deux pages.

    3- Enfin l’homme dès qu’il a pu assurer les conditions matérielles de sa survie, a pris du recul sur le cours des choses. Il a commencé à réaliser des fonctions cognitives supérieures en même temps que se développait son cortex préfrontal. Combinant idéalement raisonnement déductif, stratégie d’organisation et mémoire de travail, le maître du wéiqi est alors apparu. Selon la légende chinoise, la première partie jamais jouée serait toujours en cours. En effet, quelle autre activité que le jeu de go justifie aussi pleinement l‘aphorisme (c’est beaucoup plus court en anglais !) « a minute to learn, a lifetime to master » ?

    Répondre
  10. tonton

    Quel magnifique article, complété par ce commentaire lumineux. La définition précise dans la pyramide nous oblige a tout remettre en cause. La quête de sens sportif nous plonge dans le doute.
    Prenons le skieur alpiniste, il peut fièrement regarder l’horizon à la montée, imprégné de la certitude d’appartenir a la castes des grand sportifs, dur au mal et dans le dépassement. Mais a peine arrivée en haut, un champs de poudreuse s’offre à lui, promesse d’un plaisir coupable : la descente de versant s’accompagne d’une descente dans la pyramide de 2 niveaux ! Le ski n’est qu’un loisir… Difficile de faire face à une telle déchéance sociale, il voudrait encore monter mais il est sur le sommet, impossible de monter. De plus, il se souvient de plus d’avoir initié son ascension depuis la station dans un télésiège, sport mécanique du bas de l’échelle (un 6 par 6 débrayable en plus), la culpabilité est trop grande, il décide de descendre en marche arrière en gardant ses peaux de phoques, puis, à la vue d’un tire fesse pour la piste verte, saute d’une falaise, s’en était trop pour un seul homme.

    Répondre
  11. TME

    Entierement d’accord avec la definition et la classification du sport. Meme avec la note d’humour.
    Cependant, je pense que l’article est trop focalise sur le triathlon, parce que son auteur pratique cette discipline (tiens donc… discipline, et non sport ?). J’aurais ete plus large avec le biathlon, qui est une discipline alliant un Grand Sport (ski de fond) et un Loisir (tir), mais l’alliance des 2 cree toute la difficulte. Mais c’est vrai que le seul sport (comprendre « bruleur de calories ») reste majoritairement (mais pas uniquement) pour les jambes.

    Est-ce que le sommet de la pyramide ne serait donc pas une alliance entre un ou plusieurs Grands Sports, une maitrise de soi (mental), un brin de folie et un zeste d’ego pour le pratiquant ?

    Répondre
    1. Silber Auteur de l’article

      « l’article est trop focalise sur le triathlon, parce que son auteur pratique cette discipline  »

      Il ne faut pas confondre prémisses et conclusions: ce n’est pas parce que je fais du triathlon que je trouve que c’est le plus beau sport, c’est parce que c’est le sport idéal que j’ai décidé de le pratiquer!

      Répondre
  12. Patrice

    J’aurais bien envie de vous traiter de crétin sectaire extrémiste « mon sport est mieux que les autres », mais je suis un peu pressé pour développer un réel argumentaire qui irait à l’encontre de vos arguments type « courir derrière une baballe ». Je suis enseignant de tennis diplômé d’Etat, ancien Stapsien (culture sportive assez diversifiée) et dire que les autres sports sont moins nobles ou n’en sont pas réellement n’est certainement pas la meilleure façon de montrer votre intelligence, ni de promouvoir votre sport (idée que vous en avez).
    Cordialement

    Répondre
    1. Silber Auteur de l’article

      Ah la Pyramide des Sports…

      Chacun peut lire ce texte avec le nombre de degrés qu’il veut, et c’est un de mes petits plaisirs de la vie que de lire régulièrement, ici ou ailleurs, les réactions outrées des footballeurs, motards, tennismen et autres golfeurs qui lisent ce texte et me font part de leur réaction indignée devant autant de suffisance et de morgue.

      Répondre
  13. Patrice

    PS: je suis tombé ici via la pyramide qui m’a semblé plutôt faire sourire au départ, avant de voir à quel point vous étiez réellement limité intellectuellement…

    Répondre
  14. nfkb

    Je termine la lecture de cette note avec un grand sourire.

    J’adore.

    J’aime le sport. Après un long chemin et des hésitations j’ai enfin décidé de me lancer dans le tri, je redresse la barre, cap sur la sagesse et le fitness 🙂

    Ceci dit j’ai beaucoup pratiqué le golf à mon adolescence, et les heures passées à m’entrainer (des journées entières, cales dans les mains et cie) m’ont appris la valeur Travail, la Patience et l’Humilité.

    Plus tard, j’ai été fort aise de me jeter d’un avion avec un parachute. Je ne sais d’ailleurs pas trop dans quel catégorie on case le parachutisme. En tout cas c’est dans les compétition de parachutisme que j’ai le plus appris à aimer l’amour de la bataille, de l’implication et la concentration. (mais les paras carburent plus à la bière après l’effort qu’au Powerade 😉 )

    Autre difficulté nosologique (dérapage professionnel par manque de vocabulaire) : la voltige aérienne. Sans machine on ne fait rien. Sans technique et bonnes qualités physiques pas de performance. Alors on ne brûle pas autant de calories qu’en Nat’ mais ça carbure j’peux vous dire.

    J’arrête de tirer dans les coins, j’échoue à contredire votre théorie. Vous avez raison et votre article me plait 🙂

    Je continue ma lecture du blog…

    Répondre
  15. atchoum

    C’est très joliment provocateur oui et je suis presque tenté d’être d’accord.

    Le sport c’est brûler des calories? Alors l’activité qui utilisera le plus de puissance dans le temps et capable de durer sera la « meilleure » selon cette définition là. La Course à pied est reine? Peut-être, concurrencée toutefois par les meilleurs combattants qui allient puissance, poids et endurance et consomment donc plus d’énergie à l’heure.

    J’avoue j’ai débuté le triathlon l’année dernière, mais pour moi, le sport, c’est plus que nager, courir et pédaler, c’est aller au-delà de soit dans une maitrise psychomoteur avancée qui est infiniment plus complexe dans les arts martiaux que dans le socle triangulaire du triathlon et si on parle du mental, c’est autre chose que de rentrer sur un tatami pour faire face à des humains puissants, efficaces et déterminés où vous risquez votre peau réellement par rapport à une compétition où le plus carboné, le plus lissé, le plus léger finira probablement devant-vous.

    En matière de mental, de maitrise de soi, de psychomotricité et de technicité, les Yogistes, les Apnéistes et les adeptes du Taï-chi sont souvent meilleurs que les triathlètes sans dépenser autant de calories. En matière de puissance, les Sumo, les karateka, les combatants purs des différents continents sont là aussi facilement supérieurs aux triathlètes. En matière d’optimisation de la VO2max, je pense que là, c’est le triathlète qui s’impose.

    Dans tous ces cas, il n’y a pas de machine (sauf le vélo du triathlète qui gagnerait peut-être à être remplacé par un cheval), il y a un humain qui apprend à maitriser son corps et son esprit , un humain qui s’incarne pleinement.

    Répondre
    1. Silber Auteur de l’article

      Vidéo amusante mais qui n’apprend rien. Ils font 3 tests, efficacité en natation, efficacité en vélo et réflexes, et, surprise, ils trouvent que les Brownlees sont plus efficaces en natation et en vélo, mais que Button a de meilleurs réflexes – c’était pas la peine de se donner tant de mal pour trouver ça!

      Il faut noter quand même que Button est une exception parmi les coureurs automobiles, puisqu’il est aussi triathlète, et plutôt un bon. Ce qui le rapproche du sommet de l’idéal sportif, même si son passif de coureur automobile parle contre lui.

      Répondre
  16. Romain, Thomas et Maxime

    Article qui expose une verité taboue, et pourtant des zones d’ombre subsistent.
    Grands oubliés de la pyramide : les sports de combat.
    Est-ce dû à une impossibilité à les classer dans ce modèle ?
    En effet, un grand sportif nest pas motivé par « la volonté de dominer l’autre » et « recherche son propre dépassement avant celui des autres », ce qui exclue donc les arts martiaux de cette catégorie.
    Un combattant dépense cependant souvent plus de calories qu’un pratiquant des grands sports cités.
    A quel étage de la pyramide classerais-tu donc la boxe anglaise, le muay thai, le karaté, le judo, ou encore le MMA ?
    Bien à toi.

    Répondre

Répondre à ywane Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

*