Archives mensuelles : janvier 2014

Album photo / 6 jours à Lanzarote

Typique Lanzarote: mer, champs de lave…

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Les couleurs de Lanzarote…

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Touristes contemplant les couleurs de Lanzarote…

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Oeuvre de l’artiste local, Cesar Manrique. Il a vécu à Madrid, aux Etats-Unis et un peu partout, mais finalement il a toujours peint et sculpté avec la matière et les couleurs de sa terre natale.

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Espace, salines…

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Surfeurs sur la plage…

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Photographe matant les touristes matant les surfeurs.

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Hommage aux nageurs perdus. Pas l’endroit idéal pour se baigner, mais forcément, on est quand même allé nagerIMG_5166-LR

Bonne année!

Enfin j’ai pu un peu parler avec M, qui habite ici, au pied du Pont de Bezons. M ne veut pas qu’on la photographie, elle et sa fille, et elle insiste bien: elle est Roumaine, de Constanța, pas Rom.

Elle a décoré avec amour son sapin, pourtant battu par les grands vents qui balaient le val de Seine en ce début d’année, et malgré le froid et le vent, son message est empreint d’un optimisme revigorant.

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Et moi aussi, je souhaite bonne année 2014 à tous les lecteurs de ce blog!

Recension: Natation / méthode d’entraînement pour tous

Dans ma longue expérience, le petit monde des piscines se divise en 2 catégories bien séparées: les nageurs de Club et les autres.

Nager à côté d’une ligne d’eau ou s’entraîne un bon groupe de Club est une expérience qui nous rappelle vite à l’humilité. Mais nager au milieu du public est tout aussi révélateur, et nous révèle la médiocrité consternante du nageur moyen!

Comment combler cet écart, comment réduire cette terrible fracture natatoire qui divise les français?

Pour s’approcher du niveau du nageur de club, le mieux est évidemment de s’inscrire dans un club de natation  et de s’y entraîner, sous la direction d’un bon entraîneur. Mais tout le monde n’a pas cette possibilité: horaires incompatibles, Club saturé… et à vrai dire, les bons entraîneurs sont plutôt rares.

Le bouquin de Mathieu Chadeville, « Natation / méthode d’entraînement pour tous » est sans doute ce qui se fait de mieux pour celui qui n’a pas la possibilité ou le désir de s’entraîner en club. Voir aussi son site web: www.natationpourtous.com.

L’approche technique est intéressante. Plutôt que de donner une description du « geste parfait » comme on en voit souvent dans la littérature, l’auteur préfère donner (dans le chapitre 3) cinq « principes de base » à respecter. J’adhère à 100%. On assiste souvent en natation à des querelles byzantines sur le bien-fondé de tel ou tel geste (retour bras tendu vs. coude haut, mouvement sous l’eau en S vs. bras droit, respiration bilatérale vs. monolatérale, nager plat vs. roulis…). Or ce que l’observation des élites nous apprend, c’est qu’il y a une très grande variabilité des mouvements parmi les très bons nageurs. La seule chose qui reste à peu près constante à travers la grande variété de styles rencontrés, c’est le respect des 5 principes énoncés par Matthieu. En nageant, il faut donc se concentrer sur ces principes (le pourquoi), et adapter en conséquent le geste (le comment), selon ses capacités morphologiques et physiologiques. C’est ainsi que l’homme a pu voler: non pas en essayant de comprendre COMMENT l’oiseau volait (en battant les ailes), mais POURQUOI (l’intrados, l’extrados et la portance qui en résulte). Rien ne sert à un débutant d’essayer d’imiter Phelps – mieux vaut comprendre POURQUOI il nage si vite, et appliquer les principes qui en découlent selon ses capacités.

Le livre donne aussi une liste d’accessoires (pull-buoy, plaquettes, planche, tuba, palmes…) utiles pour l’entraînement, ainsi qu’une liste d’éducatifs, sans tomber dans la surabondance inutile que l’on peut parfois observer dans ce type d’ouvrage.

J’ai lu pas mal de livres qui insistaient sur les aspects techniques de la natation, mais suivre leurs conseils est finalement assez illusoire. Ils pourraient laisser penser qu’il suffit de lire un livre, d’apprendre le bon geste, et ensuite de le reproduire en piscine pour bien nager. Or ce n’est pas tant la connaissance abstraite du bon geste qui est nécessaire, c’est la capacité de l’adapter à sa morphologie (souplesse, capacité pulmonaire, amplitude…) et de le réaliser sans faiblir, de façon répétée, à différentes allures, à des degrés différents de fatigue. La clé de cette maîtrise n’est pas dans la connaissance intellectuelle du geste, elle est dans le processus (appelé entraînement) qui permet de se l’approprier et de s’adapter physiologiquement pour le réaliser sans faiblir sur plusieurs kilomètres.

Le livre n’insiste donc pas trop sur les aspects techniques, mais porte sur ce qui compte vraiment pour progresser: l’entraînement.

La méthode proposée est extrêmement structurée, et je suis sûr qu’elle permettra de faire des progrès très significatifs à ceux qui la suivent. Personnellement, je ne peux pas la suivre puisque je m’entraîne en Club, mais je m’inspire désormais de certains de ses principes quand j’ai l’occasion de nager seul. La méthode est données sous la forme de plans d’entraînement, permettant de couvrir à peu près une saison, à raison de 2 à 4 entraînements par semaine. Elle est déclinée selon le niveau de pratique du lecteur, ce qui permet de couvrir une cible très large: du débutant (qui sait quand même nager – ce n’est pas un bouquin pour apprendre à flotter!) jusqu’au bon nageur, sans aller toutefois jusqu’aux nageurs d’élite, qui bénéficient de toute façon des conseils personnalisés de leur coach.

La méthode fait une très large utilisation du swolf, c’est à dire d’une mesure cumulant temps (en secondes) et coups de bras pour donner une estimation de la qualité de nage.
L’approche swolf est parfois contestée, mais à mon sens c’est quand même ce qui se fait de mieux pour concilier l’inconciliable: technique et vitesse. L’équation fondamentale de la natation est: vitesse = fréquence de bras x amplitude, et tout l’art est d’arriver à trouver son couple fréquence/amplitude optimal. La qualité technique de nage est souvent assimilée à l’amplitude, mais quand on est obnubilé par la diminution du nombre de coups de bras par longueur (c’est à dire l’augmentation de son amplitude), on finit souvent par se traîner en « glissant » de façon interminable, ce qui forcément fait perdre de la vitesse, tandis que ceux qui sont obnubilés par le chrono ont tendance à détériorer leur technique de nage, en accélérant la cadence jusqu’à l’excès, au détriment de l’amplitude, ce qui oblitère leur capacité de progression à moyen terme. L’approche swolf a le mérite d’encourager la recherche d’une technique optimale, se traduisant par une amplitude de nage élevée sans que cela se fasse au détriment de la vitesse, qui reste quand même l’objectif numéro 1 et le juge de paix ultime.

Dans la méthode, le swolf est utilisé aussi bien pour se tester et mesurer ses progrès qu’au cours de l’entraînement en tant que consigne. Le swolf peut être calculé de tête, ce qui est facile mais nuit à la divagation des esprits nageurs, ou être automatiquement calculé au moyen d’une montre dédiée, telle que la Poolmate HR.

Au total, le livre me semble un excellent moyen de progresser en natation pour tous ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier des conseils d’un bon coach.

Au titre des réserves, je dirais cependant que si le livre est parfaitement adapté pour celui qui veut bien nager en général, il l’est sans doute un peu moins pour les triathlètes, qui constituent une part grandissante des nageurs « sérieux » hors club dans nos piscines. En effet, si le livre fait bien une large part à la nage dominante, il laisse une belle part à la pratique des 4 nages. Or certes, le 4N est intéressant pour tout le monde (aspects musculaires notamment, rendant la nation un vrai sport complet), mais les triathlètes auront plutôt tendance à aller à l’essentiel, en réduisant à la portion congrue le 4 nages et en se concentrant sur le crawl. Une version du livre adaptée au triathlon (avec moins de 4N et des addendums sur l’orientation, la nage en combinaison, la nage en eau libre, le drafting etc) serait bienvenue, un peu comme Terry Laughlin, qui avait adapté les principes de Total Immersion au triathlon et en avait conçu un ouvrage spécifique.