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Retour à New York – un bilan en images, 30 ans plus tard.
Commencer par les classiques. La skyline, vue de Brooklyn comme il se doit, toujours impeccable, malgré la disparition des tours jumelles…
36° à l’ombre, une chaleur écrasante, mais les New Yorkais n’hésitent pas à se lancer dans une séance de Zumba en plein cagnard! Même pas chaud…
Ballade dans les parcs de Brooklyn. On y a vu:
Lecteur à l’ombre virtuelle des troncs-sculptures
Philosophe méditant en string sous le regard impavide de ses concitoyens
Les excentriques décolorés habituels (passés à l’heure de l’aliénation numérique)
Et toujours, les familles hassidiques en goguette
Sous les enchevêtrements métalliques du pont de Brooklyn subsistent d’inattendues oasis de verdure
Idem avec le Manhattan Bridge
Sur le pont, les jeunes couples se font toujours photographier
…tandis que les câbles contestent la verticalité triomphante de la skyline
On voit vraiment de tout sur le Brooklyn Bridge
Visite downtown. Ce jour, le ciel semblait vouloir nous rappeler la terrible tragédie que l’orgueil des nouvelles tours voudrait faire oublier.
Wall Street. La vraie rue Wall Street. Entre le NY Stock Exchange et une banque, la spiritualité est comme baignée de lumière… mais ne semble pas vraiment faire le poids.
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Tour blanche contre tour noire: partie d’échec de titans, éternel combat du bien du mal, ou réminiscence de l’affaire Trayvon Martin et de la question raciale, qui divise toujours l »Amérique?
Au détour d’un bloc, un cimetière incongru.
Et à la cantine amish, comme une épée de Damoclès suspendue au dessus des têtes des traders de Wall Street qui avalent leur salade bio…
On quitte le monde de la Finance et downtown pour l’East Village. Symbole du melting pot local, le japadog, « japanese style hot dog », mélange hasardeux de sushi et de hot dog.
Plus respectueux de la tradition, les pros du macchiato de Greenwich Village savent s’y faire pour tracer un coeur dans l’espresso – enfin un vrai café!
Distributeur de couvercle à café – insistance permanente et justifiée des américains pour couvrir le café – et allergie des Européens à le boire dans des gobelets en plastique!
On pousse encore vers l’Ouest, vers le West Village, le Meatpacking District et la Highline, ce parc suspendu qui permet de se promener à mi-hauteur de building. Le stockage vertical ne se limite pas aux humains, même les voitures y ont droit.
Le soir, repos sur la terrasse de notre appartement. New York au clair de lune, Moonlighting et Bruce Willis encore jeune. Chez nous, nous sommes habitués à ce que l’épaisseur des murs signifie la solidité d’un édifice, mais ici, les parois des immeubles ne sont que de fines plaques de verre, leur conférant une fragilité émouvante mais qui n’est qu’apparence. C’est que leur solidité vient de l’intérieur, de ces épais piliers cachés qui portent la structure.
Un peu d’art au MoMA. D’authentiques pièces du génie américain, tel ce magnifique Bell-47D1 d’Arthur Young, mais entre les villas de Le Corbusier à Ville d’Avray et la « Leçon de piano » de Matisse figurant sa maison d’Issy les Moulineaux, j’ai l’impression qu’en vérité tout se passe à 10 minutes de notre maison.
Remontée vers le nord: Harlem. Vue sur l’Hudson River. C’est sur ces eaux calmes que le pilote a posé son Airbus. 50 ans qu’ils nous bassinent dans les avions avec les consignes de sécurité en cas d’amerrissage (les gilets, le sifflet…), mais les avions se sont toujours disloqués sans jamais laisser de survivant en cas d’amerrissage, et pour une fois qu’il y en a un qui arrive à se poser sur l’eau sans exploser, même pas besoin des gilets! SVP, arrêtez avec ces consignes…
Harlem, dîner chez Zoma. Bonne cuisine éthiopienne, qu’on mange avec les doigts (comme il se doiGt):
Le Dakota building sur Central Park, l’immeuble de John Lennon et de Lauren Bacall, avec ses douves et ses tours. Difficile de s’y retrouver dans la chronologie des immeubles et des quartiers. Les immeubles modernes sont souvent réminiscents du passé, avec un retour marqué de la brique, tandis que les immeubles anciens étaient résolument futuristes. Ajoutant à la confusion, tous ces milliardaires américains du début du 20ème siècle avait un tropisme résolument européens, à l’époque où l’Europe représentait encore un idéal rêvé d’esthétisme, de noblesse et d’élégance, il y a bien longtemps, avant qu’elle ne disparaisse dans les tréfonds de la psyché américaine.
Pour faire tout ça, on a beaucoup roulé en métro. La structure en quadrillage orthogonal des lignes est ici particulièrement efficace, puisqu’elle permet d’aller n’importe où dans Manhattan avec au plus une correspondance.
Le système est efficace, mais pas forcément à la pointe du progrès. Centre de contrôle commande un peu rustique. La force et le formidable dynamisme de l’industrie et du commerce américain s’appuient aussi sur investissement public réduit au strict minimum.
Comme tout ici, le métro est climatisé, mais du coup, l’air chaud rejeté par les rames dans les tunnels et les stations génère une chaleur étouffante sur les quais, bien supérieure à la température de surface, déjà caniculaire. C’est donc avec soulagement que les passagers s’entassent dans les rames.
Pas de progrès au niveau du bruit en 30 ans: le bruit des trains est toujours aussi assourdissant, même si ça ne trouble pas la sérénité des couples…
Paix, amour et sérénité!